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1675

403. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 31e mai.

Je n’ai reçu encore que votre première lettre. Il est vrai, ma fille, qu’elle vaut tout ce qu’on peut valoir. Je ne vois rien depuis votre absence, et je ne trouve personne qui ne m’en fasse souvenir : on m’en parle, et on a pitié de moi ; n’est-ce pas sur ces pensées qu’il faut passer légèrement ? passons donc.

Je fus hier chez Mme de Verneuil, au retour de Saint-Maur, où j’étois allée avec Monsieur le Cardinal. Je trouvai à l’hôtel de Sully Mlle de Lannoi[1], mariée au petit-fils du vieux comte de Montrevel[2]. La noce s’est faite là ;

  1. Lettre 403. — i. Adrienne-Philippine-Thérèse de Lannoi, qui avait été fille d’honneur de la Reine, épousa Jacques-Marie de la Baume Montrevel en 1675, et non en 1672 comme il est dit par méprise dans l’Histoire des grands officiers de la couronne (du P. Anselme). (Note de Perrin.) — Elle était comtesse du saint-empire, et mourut le 20 mars 1710. Son mari fut tué à Nervinde le 29 juillet 1693, quatre mois après avoir été nommé brigadier des armées du Roi : voyez sur lui la note suivante.
  2. 2. Ferdinand de la Baume, qui fut maréchal de camp, conseiller d’État, en 1661 chevalier de l’Ordre, lieutenant général en Bresse et comté de Charolais, et mourut âgé de soixante-quinze ans le 20 novembre 1678. Sur son troisième fils, le marquis, plus tard maréchal de Montrevel, voyez plus haut, p. 111, note 2. — Son petit-fils (dont parle ici Mme de Sévigné), comte de Brancion par sa mère, porta après lui le titre de comte de Montrevel ; il semble qu’il aurait dû alors porter celui de son père (fils aîné du vieux comte, mort en 1666), qui était marquis de Saint-Martin ; mais il résulte de la lettre du 4 septembre suivant qu’on l’appelait déjà, nous ne savons avec quel titre, M. de Montrevel. — Supposé que la marquise de Saint-Martin, dont il est parlé plus haut, p. 51 et 58, fût de cette famille, il semble que ce pouvait être ou la belle-fille, ou, comme le dit une note de 1818 à la lettre du 1er mai 1672, la belle-sœur de notre vieux comte de Montrevel : c’est-à-dire, ou Claire-Françoise de Saulx, marquise de Lugni, comtesse de Brancion, vicomtesse de Ta-