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core pour m’en plaindre avec vous ; je l’ai toujours fort aimé, mais le dernier voyage que j’ai fait à Paris, où je passai une journée avec lui, me rafraîchit mon amitié, et me fait aujourd’hui plus sentir sa perte.

Au reste, Madame, mes amis me mandent que je n’ai plus d’obstacles pour mon retour à la cour que Monsieur le Prince, et que la voie infaillible pour le lever est celle de Monsieur le Duc[1] ; ils me proposent pour cela d’en écrire à M. de Langeron ou à M. de Briord ; mais je crois que vous pourriez traiter cette affaire[2] avec lui plus habilement que personne, et avec un meilleur prétexte, étant ce que nous sommes. Je vous supplie donc, Madame, de prendre votre temps, à la première visite qu’il vous rendra, pour lui en parler : je vous fais ma plénipotentiaire, je ne saurois mettre mes intérêts en de meilleures mains.

Mandez-moi des nouvelles du départ de Mme de Grignan ; je voudrois qu’il fût bien reculé, quand je devrois lui déplaire pour ce souhait ; car je sais bien que je me raccommoderois avec elle ; mais vous ne m’avez pas fait réponse si vous passeriez en ce pays-ci en la conduisant. Donnez-m’en avis de bonne heure, je vous supplie ; je vous veux voir toutes deux[3].


  1. 2. Bussy avait d’abord écrit dans sa copie : « est M. le Duc ; » il a ajouté celle de au-dessus de la ligne.
  2. 3. On lit dans notre copie de lettres : « Mais je crois que vous pourriez cette affaire ; » il y a un mot sauté.
  3. 4. C’est par erreur qu’on a placé à la suite de cette lettre, dans plusieurs éditions précédentes, une lettre de Mme de Sévigné au comte de Guitaut. On la trouvera à sa vraie date du 4 août 1679.