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faut faire réflexion sur l’état de ceux qui sont plus malheureux que nous, pour souffrir patiemment nos disgrâces.

Mandez-moi où vous en êtes sur l’histoire généalogique de nos Rabutins. Le cardinal de Retz est ici. Il a les généalogies dans la tête. Je serois ravie qu’il connût la nôtre avec l’agrément que vous y donnez. C’eût été un vrai amusement pour Commerci ; mais il ne parle point d’y aller. Je crois que vous le trouverez plutôt ici. C’est notre intérêt qu’il y passe l’hiver ; c’est l’homme de la plus charmante société qu’on puisse voir[1].

Ma fille est fort contente de ce que vous lui avez écrit : il n’y a rien de plus galant ; elle vous promet de vous écrire au premier jour, de la bonne encre.

Mon fils, comme vous dites[2], est bien heureux d’en avoir été quitte à si bon marché. Il est vrai que d’être au poste où étoient les gendarmes au combat de Senef, c’est précisément être passé par les armes. Quel bonheur d’en être revenu ! Adieu, mon cher cousin.


    blesse dès qu’il put soupçonner quel seroit son sort : mais il se remit ensuite, et reçut la mort avec résignation et fermeté. » (Mémoires de la Fare, tome LXV, p. 215.) Le maître d’école fut pendu. La Truaumont avait été blessé au moment de son arrestation d’un coup de feu dont il mourut le lendemain.

  1. 6. La fin de cet alinéa depuis : « C’eût été un vrai amusement, » est tirée de l’édition de 1697 ; elle manque dans notre manuscrit.
  2. 7. Au lieu des mots : « Comme vous dites… à si bon marché, » que nous donnons d’après le manuscrit, on lit dans l’édition de 1697 : « Vous rend mille grâces de votre souvenir. » Le manuscrit n’a pas les derniers mots de la lettre : « Quel bonheur, etc. »