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sement, et remontent l’un sur l’autre, et s’enfuient et courent encore, pendant que les laquais et le cocher, et l’archevêque même, se mettent à crier : « Arrête, arrête le coquin, qu’on lui donne cent coups. » L’archevêque, en racontant ceci, disoit : « Si j’avois tenu ce maraud-là, je lui aurois rompu les bras et coupé les oreilles. »

Je dînai encore hier chez Gourville avec Mme de Langeron[1], Mme de la Fayette, Mme de Coulanges, Corbinelli, l’abbé Têtu, Briole, Gourville, mon fils. Votre santé fut bue magnifiquement, et pris un jour pour nous y donner à dîner. Adieu, ma très-chère et très-aimable ; je ne vous puis dire à quel point je vous souhaite. Je m’en vais encore adresser cette lettre à Lyon. J’ai envoyé les deux premières au Chamarier[2] ; il me semble que vous y devez être, ou jamais.

Je vous quitte et laisse la plume à Mlle de Méri, et à Corbinelli, qui dort. Le président… mourut hier d’une oppression sans fièvre en vingt-quatre heures.

*de mademoiselle de méri.

On veut que je vous écrive et j’ai du vin dans la tête ; quel moyen de penser à quelque chose digne de cette

  1. 8. Mme de Langeron paraît avoir été de la maison de Madame la Duchesse : voyez les lettres du 31 mai 1675, et, vers la fin, celle du 17 janvier 1680. — « Langeron, lieutenant général des armées navales et fort bon marin (voyez la lettre du 23 juin 1694), mourut (en mai 1711) à Sceaux, d’apoplexie, sans être gros ni vieux. Il étoit fort attaché à M. et à Mme du Maine, et sa famille à la maison de Condé, sa sœur en particulier à Madame la Princesse (qui au temps de notre lettre était Madame la Duchesse). Il étoit frère de l’abbé de Langeron, mort à Cambrai depuis peu. » (Saint-Simon, tome IX, p. 311.)
  2. 9. Le beau-frère de Mme de Rochebonne. Voyez plus haut, p. 154, la lettre du 27 juillet 1672, et tome II, p. 325, note 14.