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rhétorique, pour éclairer les aveugles. Vous couronnerez l’œuvre, et M. de Grignan parlera une bonne fois à Sa Majesté.

J’ai été une heure aujourd’hui avec M. de Pompone. Il m’a parlé de l’affaire du conseil d’Aix ; il voudroit qu’elle ne fût point arrivée présentement. Je crains que l’on ne fasse voir que c’est vous qui poussez partout les restes de la cabale d’Oppède[1] ; et comme on en est encore content, et que c’est avec ce ramassis de sac et de corde qu’on servoit Sa Majesté, on pourroit craindre qu’on ne rétablît le règlement, malgré l’arrêt du parlement, et ce seroit le clouer et le protéger pour toujours. Il ne falloit point toucher à cet article. C’est la Pluie[2] qui dit cela ; et moi je vous ôte cette affaire de dessus le dos tant que je puis, en disant tout ce qu’il faut dire ; mais Dieu sait le beau champ que trouvera l’Évêque à parler là-dessus ! Ce que j’ai obtenu, c’est qu’il vous attendra pour parler de cette affaire, quoiqu’il en soit pressé par plusieurs lettres qu’on lui a écrites de toutes parts. Quand on peut[3] dire que vous n’avez point de part à ce que fait M. de Ragusse, on rit au nez. Enfin venez, ma bonne.


  1. 5. Qui était premier président du parlement d’Aix avant Marin : voyez la Notice, p. 125. — Le baron d’Oppède avait fini par se lier d’amitié avec Mme de Grignan, mais ce n’était pas une raison pour que ses partisans (ce que Mme de Sévigné appelle sa cabale) en eussent fait autant.
  2. 6. Pompone.
  3. 7. C’est la leçon du manuscrit. Ne faut-il pas veut, au lieu de peut ?