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le plus bel esprit de son siècle ; pour moi, qui suis le plus petit du mien, je hais l’incertitude, et j’aime qu’on me décide. M. de Pompone me mande que vous avez aujourd’hui votre congé : vous voilà par conséquent en état de faire tout ce que vous voudrez, et de suivre ou de ne suivre pas le conseil de vos amis.

On dit aussi que M. de Turenne n’est pas parti, et qu’il ne partira pas, parce que M. de Monterey s’est retiré enfin, et que M. de Luxembourg s’est dégagé, à la faveur de cinq ou six mille hommes que M. de Schomberg a rassemblés, et avec lesquels il harceloit si extrêmement[1] M. de Monterey, qu’il l’a obligé de retirer ses troupes. On doit renvoyer quérir Monsieur le Prince[2], pour le faire revenir, et tous nos pauvres amis : voilà les nouvelles d’aujourd’hui.

Le bal fut fort triste, et finit à onze heures et demie[3]. Le Roi menoit la Reine ; Monsieur le Dauphin, Madame ; Monsieur, Mademoiselle ; M. le prince de Conti, la grande Mademoiselle ; M. le comte de la Roche-surYon[4], Mademoiselle de Blois, belle comme un ange, habillée de velours noir avec des diamants, un tablier et une bavette de point de France ; la princesse d’Harcourt pâle comme le commandeur de la comédie[5]. M. de


    fenser, lequel, quoiqu’il n’ignorât rien de ce qui se devoit et se pouvoit faire en toutes sortes d’occasions publiques, étoit retenu de passer jusques aux extrémités, de crainte de manquer, et d’être responsable à sa conscience de l’événement d’un mauvais succès. » (Mémoires, tome LX, p. 34, 35.)

  1. 24. « Si exactement. » (Édition de la Haye, 1726.) — « Si fort. » (Édition de Perrin, 1754.)
  2. 25. « On doit renvoyer chercher Monsieur le Prince. » (Édition de Rouen, 1726.) — « On doit envoyer à Monsieur le Prince. » (Édition de 1754.)
  3. 26. Dans l’édition de la Haye : « à deux heures et demie. »
  4. 27. Voyez tome II, p. 491, note 5.
  5. 28. On a déjà vu plusieurs fois que la princesse d’Harcourt se