On me mande des nouvelles de nos états de Bretagne[1]. M. le marquis de Coetquen le fils[2] a voulu attaquer M. d’Harouys, disant qu’il étoit seul riche, pendant que toute la Bretagne gémissoit, et qu’il savoit des gens qui feroient mieux que lui sa charge. M. Boucherat, M. de Lavardin et toute la Bretagne l’a voulu lapider, et a eu horreur de son ingratitude, car il a mille obligations à M. d’Harouys. Sur cela il a reçu une lettre de Mme de Rohan qui lui mande de venir à Paris, parce que M. de Chaulnes a ordre de lui défendre d’être aux états ; de sorte qu’il est disparu la veille de l’arrivée du gouverneur. Il est demeuré en abomination pour l’infâme accusation qu’il vouloit faire contre M. d’Harouys. Voilà, ma bonne, ce que vous êtes obligée d’entendre à cause de votre nom[3].
Je viens de voir M. de Pompone. Il étoit seul ; j’ai été deux bonnes heures avec lui et Mlle Lavocat[4], qui est très-jolie. M. de Pompone a très-bien compris ce que nous souhaitons de lui, en cas qu’il vienne un courrier, et le fera sans doute ; mais il dit une chose vraie, c’est
- ↑ 27. Le marquis de Lavardin, lieutenant général au gouvernement de Bretagne, en avait fait l’ouverture à Vitré, le 24 novembre, en l’absence du duc de Chaulnes. Celui-ci arriva à Vitré le 2 décembre et il entra le 3 en l’assemblée des états. Voyez la Gazette des 2 et 9 décembre.
- ↑ 28. Voyez la note 3 de la lettre du 10 juin 1671. — Il pourrait bien se faire que le marquis de Coetquen fils, dont il est ici parlé, fût le gendre de la duchesse. de Rohan, et que celui qui est nommé dans la lettre du 10 juin fût le père de ce gendre.
- ↑ 29. M. d’Harouys avait épousé Marie-Madeleine de Coulanges, cousine germaine de Mme de Sévigné. Il l’avait perdue le 28 septembre 1662.
- ↑ 30. Sœur de Mme de Pompone ; elle épousa peu de temps après un Provençal, parent du comte de Grignan, Jean de la Garde, marquis de Vins, capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires. Voyez la note de la lettre du 28 juin 1675.