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les harnois ? — Quelque araignée du voisinage, » dit le Prince. Cela est joli[1].

Ces pauvres filles[2] sont toujours dispersées : on parle de faire des dames du palais, du lit, de la table, pour servir au lieu des filles. Tout cela se réduira à quatre du palais, qui seront, à ce qu’on croit, la princesse d’Harcourt, Mme de Soubise, Mme de Bouillon, Mme de Rochefort[3] ; et rien n’est encore assuré. Adieu, ma très-aimable. Je voulus hier aller à confesse. Un très-habile homme me refusa très-bien l’absolution, à cause de ma haine pour l’Évêque. Si les vôtres ne vous en font pas autant, ce sont des ignorants qui ne savent pas leur métier.

Mme de Coulanges vous embrasse : elle vouloit vous écrire aujourd’hui. Elle ne perd pas une occasion de vous rendre service ; elle y est appliquée, et tout ce qu’elle dit est d’un style qui plaît infiniment. Elle se réjouit de la prise d’Orange. Elle va quelquefois à la cour, et jamais sans avoir dit quelque chose d’agréable pour nous[4].

d’emmanuel de coulanges.

Que Madame d’Heudicour
Est une belle femme !
Chacun disoit à la cour :
« Quoi ! la voilà de retour ! »
Tredam’, tredam’, tredame.

  1. 10. « Cela n’est-il pas joli ? » (Édition de 1754.)
  2. 11. Les filles de la Reine.
  3. 12. Françoise de Brancas, femme d’Alphonse-Henri-Charles de Lorraine, princesse d’Harcourt. — Anne de Chabot-Rohan, femme de François de Rohan, prince de Soubise. — Marie-Anne Mancini, femme de Godefroi-Maurice, duc de Bouillon. — Madeleine de Laval, femme de Henri-Louis d’Aloigni, marquis de Rochefort, depuis maréchal de France.
  4. 13. Ce dernier paragraphe, ainsi que le premier couplet de l’apostille de Coulanges, manque dans l’édition de 1734.