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vous êtes longtemps à partir pour Orange. Tout le monde en parle ici ; et vous avez l’obligation à M. de Vivonne et à M. de Gordes, qu’ils ne traitent pas cette affaire de bagatelle, et qu’ils disent partout que, quand vous n’y réussiriez pas avec votre méchant régiment des galères, et vos gentilshommes brodés, qui ne seront que pour la décoration[1], il ne faudroit pas s’en étonner ; qu’il vous faudra peut-être plus de troupes ; que l’exemple de Trèves fait voir qu’on peut être longtemps devant une bicoque[2] ; que le gouverneur d’Orange est un aventurier[3] qui ne craint point d’être pendu, qui a deux cents hommes avec lui, vingt pièces de canon, très-peu de terrain à défendre, une seule entrée pour y arriver, une grande provision de poudre et de blé. Voilà comme ces Messieurs en parlent, et plusieurs échos répondent. Ainsi la chose est au point que M. de Grignan n’en sauroit être blâmé, et peut y faire une jolie action. Il y a certains tours à donner, et

    « M. de Pompone trouve, ma chère fille, que M. de Grignan est longtemps à partir, etc. » Dans celle de 1754, il y a une phrase de plus : « Vous pouvez vous fier à M. de Pompone pour savoir quand il faudra ou ne faudra pas demander votre congé. Il trouve que M. de Grignan, etc. » Six lignes plus loin, l’édition de 1734, seule, ajoute, après régiment des galères : « qu’on n’estime pas beaucoup pour un siége, » membre de phrase emprunté à la lettre 350. La fin de l’alinéa, depuis : « qu’il vous faudra peut-être plus de troupes, » manque dans les éditions de 1726.

  1. 6. Voyez la Notice, p. 131.
  2. 7. « Le marquis de Rochefort, chargé du siége de Trêves, y trouva plus de difficulté qu’on n’en supposait autour du Roi. La garnison n’était pas nombreuse, il est vrai ; mais les habitants, très-animés contre la France, étaient disposés à faire une défense énergique… Il fallut faire un siége en règle… Enfin, après huit jours de tranchée ouverte, d’attaque par le canon et par la mine, les assiégés capitulèrent le 7 septembre. »  » (Histoire de Louvois, par M. Rousset, tome I, p. 472.)
  3. 8. Il s’appelait Berkoffer. Voyez le chapitre iii du tome V de Walckenaer. — Il n’y avait dans la place que trente et un hommes.