1673
et lui, avec une application et un loisir qui ne laissoient rien à desirer, ils ont conclu qu’il falloit laisser finir le siège d’Orange, afin d’en faire une raison favorable pour rendre cette opposition odieuse, et d’attendre qu’elle soit faite, parce qu’alors il y aura assez de temps pour que Sa Majesté ordonne de délibérer. L’assemblée ne sera pas encore finie, et c’est assez. On a trouvé que d’en parler présentement, c’étoit prévenir une chose qui n’est point faite et qui ne se fera peut-être pas ; et comme l’affaire d’Orange n’est point faite aussi, la dépense qu’on y fera n’a point de forces sans le succès. Ainsi une réponse peu favorable ou indécise seroit à craindre, et dans quelques jours on tournera cette affaire d’une manière dont vous aurez sans doute toute sorte de contentement. M. de Pompone est au désespoir de l’excès de vos divisions ; il est persuadé que Monsieur l’intendant empêchera l’opposition, et qu’on laissera opiner. On ne peut pas écrire plus fortement qu’il a fait là-dessus, et même à Monsieur de Marseille[1]. Il vous veut tous avoir après l’assemblée, pour vous accorder une bonne fois. Fiez-vous à lui pour savoir[2] quand il faut ou quand il ne faut pas demander votre congé. Il ne faut pas croire qu’il fasse rien de mal à propos : il n’a jamais été prié ni pensé à remettre[3] à autre qu’à vous le soin d’ouvrir et de tenir l’assemblée ; ce sont des visions creuses. Il[4] trouve que
- ↑ 2. Il s’agit toujours de la demande que faisait chaque année le comte de Grignan pour l’entretien de ses gardes, et que combattaient les évêques de Marseille et de Toulon : cette année-là ils sommèrent l’intendant d’empêcher que la proposition du Comte ne fût même mise en délibération. Voyez Walckenaer, tome V, p. 51.
- ↑ 3. Pour savoir manque dans les éditions de 1726.
- ↑ 4. Cette phrase irrégulière a été corrigée dans l’édition de la Haye, qui donne simplement : « Il n’a jamais pensé à remettre aux autres (sic) qu’à vous. »
- ↑ 5. La lettre commence ici dans l’édition de Perrin de 1734 :