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votre absence. Il n’appartient pas à tout le monde de le concevoir[1].


1673

338. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Époisse, mercredi 25e octobre.

Je n’achevai qu’avant-hier toutes mes affaires à Bourbilly, et le même jour je vins ici, où l’on m’attendoit avec quelque impatience. J’ai trouvé le maître et la maîtresse du logis avec tout le mérite que vous leur connoissez, et la Comtesse[2] qui pare, et qui donne de la joie à tout un pays. J’ai mené avec moi M. et Mme de Toulongeon, qui ne sont pas étrangers dans cette maison. Il est survenu encore Mme de Chatelus[3] et M. le marquis de Bonneval[4] de sorte que la compagnie est complète. Cette

  1. 13. Il y a quelques mots de plus dans l’édition de 1754 : « Et vous, ma fille, je vous embrasse avec une tendresse qu’il n’appartient pas à tout le monde de concevoir. »
  2. Lettre 338. — 1. La comtesse de Fiesque.
  3. 2. Judith, fille de Jean-Jacques de Barillon, président aux enquêtes du parlement de Paris, et de Bonne Fayet (fille du président Fayet). Elle était sœur de Barillon l’ambassadeur, de M. de Morangis et de l’évêque de Luçon (voyez tome II, p. 119, note 23, et ci-dessus la note 10 de la lettre 321). Elle avait épousé en 1658 César-Philippe, comte de Chastellux, vicomte d’Avallon, déjà veuf de Madeleine le Sueur d’Osni. Son mari, qui fut lieutenant de la compagnie des gendarmes-Condé et maréchal de camp, mourut le 8 juillet 1695. Elle lui survécut, et à son fils aîné, tué en 1701 (voyez la lettre du 12 septembre de cette dernière année).
  4. 3. Jean-François de Bonneval, connu sous le nom de marquis de Bonneval, marié le 14 janvier 1670 à Claude Monceaux, mort le 19 juin 1682. Son second fils a été le comte de Bonneval, qui servit le Roi, l’Empereur et le Grand Turc, et mourut à Constantinople le 22 mars 1747.