chagrin. Je m’imagine que vous dites assez souvent comme Horace :
Et mea me virtute involvo[1],
Je m’enveloppe de ma vertu.
1673
328. — DE LA MARQUISE DE VILLARS[2] À MADAME DE SÉVIGNÉ.
J’ai reçu votre lettre du 16e de ce mois ; je vois que les miennes ne vous sont pas trop régulièrement rendues. Je me méfie de ces jeunes abbés ; si je le rencontre sur mon chemin, je prendrai la liberté de lui demander ce que l’on en fait chez lui. Il y a un homme à qui mes gens parlent, qui les assure qu’on ne manque point de les bailler le soir à son maître[3] ; mais venons aux nouvelles.
Qui ne croiroit que dans cette grande conjoncture d’affaires, l’on en auroit mille à écrire ? Cependant il faudroit avoir perdu le sens pour s’imaginer en savoir aucune vraie, et il y a un an que j’entends toujours dire ce que l’on dit à présent, qui est qu’avant qu’il soit trois semaines l’on saura précisément à quoi l’on s’en doit tenir de la paix ou de la guerre. À l’heure qu’il est, l’on n’est pas reçu à douter que dans quinze jours tout sera éclairci.
Leurs Majestés partent demain pour Brisac[4] ; elles
- ↑ 7.
… Et mea
Virtute me involvo…(Ode xxix du livre III, v. 54 et 55.)— La citation n’est pas traduite dans le manuscrit de l’Institut.
- ↑ LETTRE 328. — 1. Voyez la note 3 de la lettre 132.
- ↑ 2. Mme de Villars remettait sans doute ses lettres chez l’abbé de Grignan, qui les faisait passer en Provence.
- ↑ 3. Voyez la relation de tout le voyage dans les Mémoires de Made-