Je dois voir demain Mme de V***[1] ; c’est une certaine ridicule à qui M. d’Ambres[2] a fait un enfant ; elle l’a plaidé, et a perdu son procès ; elle conte toutes les circonstances de son aventure ; il n’y a rien au monde de pareil ; elle prétend avoir été forcée : vous jugez bien que cela conduit à de beaux détails.
La Marans est une sainte ; il n’y a point de raillerie : cela me paroît un miracle. La Bonnetot est dévote aussi ; elle a ôté son œil de verre ; elle ne met plus de rouge ni de boucles. Mme de Monaco ne fait pas de même ; elle me vint voir l’autre jour bien blanche. Elle est favorite et engouée de cette Madame-ci, tout comme de l’autre ; cela est bizarre. Langlade s’en va demain en Poitou pour deux ou trois mois. M. de Marsillac est ici ; il part lundi pour aller à Baréges, il ne s’aide pas de son bras[3]. Mme la comtesse du Plessis[4] va se marier ; elle a pensé acheter Fresnes[5]. M. de la Rochefoucauld se porte très-bien ; il vous fait mille et mille compliments, et à Corbinelli. Voici une question entre deux maximes :
« On pardonne les infidélités, mais on ne les oublie point. »
« On oublie les infidélités, mais on ne les pardonne point[6]. »
- ↑ 3. Dans la première édition il n’y a que la première lettre du nom ; dans Grouvelle et dans la plupart des éditions suivantes : Mme de Vill…
- ↑ 4. Voyez la note 4 de la lettre 144.
- ↑ 5. Voyez la lettre du 17 juin et la lettre du 27 juin 1672, p. 108 et 128.
- ↑ 6. Voyez la note 14 de la lettre du 30 décembre 1672.
- ↑ 7. Voyez tome l, p. 439, note 3.
- ↑ 8. « La Rochefoucauld avait déjà inséré dans la troisième édition (1671, no 330) cette maxime : On pardonne tant que l’on aime. Il ne parlait nulle part, dans cette édition, de l’infidélité entre amants. Dans la quatrième, il n’inséra aucune des deux maximes que rap-