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où la fièvre me prit. Je ne sais pas s’il arrivera quelque chose d’aussi bizarre, qui m’empêche encore de l’exécuter. Nous y allons la même compagnie, et rien de plus.

Mme du Plessis[1] étoit si charmée de votre lettre qu’elle me l’a envoyée ; elle est enfin partie pour sa Bretagne. J’ai donné vos lettres à Langlade[2], qui m’en a paru très-content : il honore toujours beaucoup Mme de Grignan.

Montaigu s’en va ; on dit que ses espérances sont renversées ; je crois qu’il y a quelque chose de travers dans l’esprit de la nymphe[3].

Votre fils est amoureux comme un perdu de Mlle de Poussai[4] ; il n’aspire qu’à être aussi transi que la Fare[5].

    de louer… Le mauvais goût du dix-huitième siècle et les révolutions ont dégradé Chantilly. » (Voyez Madame de Longueville, par M. Cousin, tome I, p. 152 et suivantes.) — C’est Monsieur le Duc qui ordonnait les embellissements et les fêtes de Chantilly. « Personne, dit Saint-Simon (tome VII, p. 139), n’a jamais porté si loin l’invention, l’exécution, l’industrie, les agréments ni la magnificence des fêtes, dont il savoit surprendre et enchanter, et dans toutes les espèces imaginables. »

  1. 2. Mme du Plessis d’Argentré, de Bretagne. Voyez la note 2 de la lettre du 30 décembre précédent.
  2. 3. Voyez la note 7 de la lettre 134.
  3. 4. Mme de Northumberland. (Note de l’édition de 1751.)
  4. 5. Nous avons suivi le texte de la première édition (1751) ; mais ne faut-il pas plutôt lire Mme de Poussai ? Ce serait (par plaisanterie, car dans l’usage d’alors le nom de l’abbaye ne se donnait qu’à l’abbé ou à l’abbesse) le titre de chanoinesse de Mme de Ludres (voyez, tome II, p. 135, note 5). Il est très-possible aussi qu’il s’agisse d’une tout autre personne, d’une autre chanoinesse de Poussai, par exemple de la princesse de Tingri qui fut quelque temps coadjutrice (voyez la lettre du 10 juillet 1675). —Dans les Mémoires de Mademoiselle, il est parlé d’une Mme de Poussé qui fut dame d’atour de Marguerite de Lorraine, puis de Madame la Duchesse : avait-elle une fille ?
  5. 6. Charles-Auguste marquis de la Fare, l’auteur des Mémoires et l’aimable poëte, né en 1644, se trouva à vingt ans au combat de Saint-Gothard, fut guidon des gendarmes-Dauphin dès la formation