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Saint-Germain. J’y vis votre fils[1], j’en fis comme du mien ; il est très-joli. Adieu.


1673

315. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 24e février.

Si vous étiez en lieu où je vous pusse conter mes chagrins, ma très-belle, je suis persuadée que je n’en aurois plus. Quand je songe que le retour de Mme de Grignan dépend de la paix, et le vôtre du sien, en faut-il davantage pour me la faire souhaiter bien vivement ?

Le comte Tott[2] a passé l’après-dînée ici : nous avons fort parlé de vous ; il se souvient de tout ce qu’il vous a entendu dire ; jugez si sa mémoire ne le rend pas de très-bonne compagnie.

Au reste, ma belle, je ne pars plus de Saint-Germain, j’y trouve une dame d’honneur[3] que j’aime, et qui a de la bonté pour moi ; j’y vois peu la Reine ; je couche chez Mme du Fresnoi dans une chambre char-

  1. 7. Charles de Sévigné ne put revenir qu’un moment à Paris pendant les quartiers d’hiver, en février 1673. Voyez la lettre de Mme de la Fayette du 27 février, et la Notice, p. 201.
  2. Lettre 315. — 1. Grand écuyer du roi de Suède et son ambassadeur en France. Il eut son audience de congé le 13 avril suivant. Il revint à Paris en 1674 et y mourut le dernier de sa maison. Voyez la lettre du 15 avril 1673, et Walckenaer, tome IV, p. 272 et 365. « Il étoit ami intime de ma mère, et soupoit souvent chez elle… C’étoit un homme bien fait, jeune, de beaucoup d’esprit, magnifique, galant, grand joueur, donnant dans toutes les dépenses, l’air noble, et parlant mieux françois que pas un courtisan, » (Mémoires de l’abbé de Choisy, tome LXIII, p. 266 et 268.)
  3. 2. Mme de Richelieu. (Note de l’édition de 1751.)