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ceux dont vous pourriez être jalouse ; il faut plaindre Brancas.


1672

310. — DE MADAME DE LA FAYETTE À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, ce 30e décembre.

J’ai vu votre grande lettre à d’Hacqueville : je comprends fort bien tout ce que vous lui mandez sur l’Évêque[1]. Il faut que le prélat ait tort, puisque vous vous en plaignez. Je montrerai votre lettre à Langlade, et j’ai bien envie encore de la faire voir à Mme du Plessis[2], car elle est très-prévenue en faveur de l’Évêque. Les Provençaux sont des gens d’un caractère tout particulier. Voilà un paquet que je vous envoie pour Mme de Northumberland[3]. Vous ne comprendrez pas aisément pour-

  1. Lettre 310. — 1. L’évêque de Marseille.
  2. 2. Il s’agit ici, à la fin de cette lettre, et dans la lettre du 19 mai suivant, de la mère de Mlle du Plessis d’Argentré ; elle avait un fils établi en Provence : voyez tome II, p. 229, note 3 ; p. 259, note 8 ; et Walckenaer, tome V, p. 338. — « Je crois, dit Walckenaer (tome IV, p. 363), que Mme du Plessis était pour Mme de la Fayette une connaissance de sa jeunesse, lorsque… elle passait une partie de la belle saison à Champiré, dans la terre de son beau-père Renaud de Sévigné. Mme du Plessis d’Argentré mourut en avril ou mai 1680. » Voyez la lettre du 6 mai 1680.
  3. 3. « Élisabeth Wriothesley. Elle était la plus jeune des filles du lord trésorier Southampton, et sœur de l’héroïque épouse de ce Russell dont la mort fut un des crimes… du règne de Charles II… Par les Russell lady Northumberland se trouvait alliée au marquis de Ruvigny, calviniste et mandataire des Églises réformées… Elisabeth Wriothesley avait hérité des grands biens de son aïeul maternel ; elle fut mariée très-jeune à Josselyn Percy, onzième comte de Northumberland. Les deux époux se rendirent à Paris pour raison de santé, accompagnés de Locke leur médecin, devenu depuis si célèbre… Le comte continua son voyage jusqu’en Italie, et mourut à Turin… en 1670. Sa femme, restée à Paris, avait été confiée par lui aux soins