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sont assurément bonne compagnie ; Mme de Senneterre s’y trouve quelquefois, mais toujours sous la figure d’Andromaque ; on est ennuyé de sa douleur. Pour elle, je comprends qu’elle s’en accommode mieux que de son mari. Cette raison devroit pourtant lui faire oublier qu’elle est affligée. Je la crois de bonne foi, ainsi je la plains.

Les gendarmes-Dauphin[1] sont dans l’armée de Monsieur le Prince ; il faut espérer qu’on les mettra bientôt en quartier d’hiver, et qu’ils auront un moment pour donner ordre à leurs affaires : je connois des gens qui en sont accablés[2].

Adieu, ma très-aimable, je vais me préparer pour la grande occasion de ce soir ; il faut être bien modeste pour se coiffer, quand on soupe avec Mme du Fresnoi. Permettez-moi de faire mille compliments à Mme de Grignan ; je voudrois bien que ce fût des amitiés, mais vous ne voulez pas.

La princesse d’Harcourt a paru à la cour sans rouge, par pure dévotion : voilà une nouvelle qui efface toutes les autres ; on peut dire aussi que c’est un grand sacrifice : Brancas en est ravi. Il vous adore, mon amie : ne le désapprouvez donc pas lorsqu’il censure les plaisirs que vous avez sans lui ; c’est la jalousie qui l’y oblige ; mais vous ne voudriez de la jalousie que de

    cédente) ; et Françoise, chanoinesse de Remiremont (morte en 1688). La comtesse de Bussy était leur cousine par sa mère. (Voyez la lettre du 6 juillet 1680.) — Mme de Senneterre (dont Mme de Coulanges va parler) était aussi une Longueval ; on a vu plus haut (tome II, p. 400, 401) que son mari avait été assassiné au mois d’octobre.

  1. 7. Le marquis de la Trousse, qui passait pour être très-bien avec Mme de Coulanges, était capitaine-lieutenant de cette compagnie ; Charles de Sévigné en était guidon. Voyez la lettre du 24 février suivant.
  2. 8. Voyez la lettre du 20 mars suivant, p. 197.