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fort affligée d’être prisonnière à Lambesc mais le moyen de deviner des pluies qu’on n’a point vues dans ce pays depuis un siècle[1] ?


1672

309. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 26e décembre.

Le siége de Charleroi est enfin levé[2]. Je ne vous mande aucun détail de ce qui s’y est passé, sachant que Mlle de Méri en envoie une relation à Mme de Grignan. On ignore jusqu’à présent quelle route le Roi prendra : les uns disent qu’il retournera tout droit à Saint-Germain ; les autres, qu’il ira en Flandre : nous serons bientôt éclaircis de sa marche. Sans vanité, je sais des nouvelles à l’arrivée des courriers ; c’est chez M. le Tellier[3] qu’ils descendent, et j’y passe mes journées ; il est malade, et il paroît que je l’amuse ; cela me suffit pour m’obliger à une grande

  1. 5. Dans la seconde édition de Perrin, cette lettre est suivie de la remarque que voici : « Mme de Sévigné qui étoit arrivée à Grignan vers les derniers jours de juillet 1672, fut obligée de s’en retourner à Paris vers les premiers jours d’octobre 1673 ; et c’est de ce temps-là que recommence son commerce de lettres avec Mme de Grignan. » Voyez p. 231.
  2. Lettre 309. — 1. Le prince d’Orange fut obligé de lever le siège de Charleroi, le 22 décembre 1672. (Note de l’édition de 1751.) — Charles de Montsaulnin, comte de Montal, s’était jeté fort à propos dans Charleroi, et le Roi s’en étant approché avec son armée, le siége fut levé. Le Roi lui donna le bailliage de Binche. Bussy, qui était parent de Montal, dont la mère s’appelait Gabrielle de Rabutin, dame de Montal, lui écrivit à l’occasion de son succès le 6 janvier 1673. Sa lettre, dans le manuscrit de l’Institut, est suivie de réflexions chagrines sur l’heureuse chance de Montal.
  3. 2. Mme de Coulanges étoit nièce de M. le Tellier, depuis chancelier de France. (Note de l’édition de 1751.)