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Je vous conseille de vous mettre dans l’italien : c’est une nouveauté qui vous réjouira. Mes nièces vos filles sont aimables ; elles ont bien de l’esprit ; mais le moyen d’être auprès de vous sans en avoir ?

M. et Mme de Grignan vous font mille compliments. Si Bussy étoit en Provence, ou Grignan en Bourgogne, vous vous en trouveriez tous très-bien.


1672

305. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À CORBINELLI ET À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Deux jours après que j’eus reçu ces lettres, j’y fis réponse, et premièrement à Corbinelli.

À Bussy, ce 24e octobre[1]1672.
à corbinelli.

Je ne doute pas que nous ne fassions mieux de nous écrire tout droit que par Paris. Je viens de recevoir votre lettre du 18e de septembre ; ce sont pourtant cinq semaines qu’elle a été par les chemins.

J’ai eu bien de la joie, Monsieur, de la recevoir avec celle de ma cousine, c’est-à-dire des deux personnes du monde que j’aime et que j’estime le plus.

J’ai été quinze jours à Dijon, où j’ai vu le marquis d’Oraison quatre ou cinq fois à la comédie, et une ou deux à une symphonie qui se fait chez un conseiller du parlement tous les dimanches, et nous nous sommes parlé deux ou trois fois. S’il ne faut que cela en Provence pour

  1. Lettre 305. — 1. Le commencement de la lettre de Bussy prouve que la date est bien le 24. Dans la première édition on a omis le 2, et imprimé 4 octobre.