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Roi de retour[1]. S’il n’étoit content de sa gloire, il seroit insatiable ; il en a pour le moins pour faire quatre héros.

On me mande que l’Angleterre déclare la guerre à l’Espagne, et que le Roi assiste ses amis les Anglois d’un petit secours qui pourra être d’environ cent mille hommes, commandés par le vicomte, maréchal, prince[2].

Mlles de Bussy apprennent l’italien, et j’en ramasse les miettes.

Quand je n’aurois pas été à Dijon pour le procès du comte de Limoges, je n’aurois pas été à votre passage en l’Autunois ; car je n’en ai rien su que lorsque vous n’y étiez plus. Ceux que vous aviez chargés de me le faire savoir, ne l’ont pas fait. J’en suis bien fâché, car j’y aurois couru, et le procès de ce pauvre garçon n’auroit pas été plus perdu. Si vous voulez tenir la même route en revenant, et que ce soit depuis la Saint-Martin[3] jusqu’au mois de mai, j’aurai la joie de vous voir à Chaseu, quand Jupiter ne le voudroit pas. Vous n’y mangerez pas de si bons morceaux que sur sa montagne ; mais en récompense vous y aurez plus de plaisir. Quand je vous parle ainsi, je vous traite comme moi-même. Vous savez le peu de cas que je fais de la bonne chère.

Vous avez raison de dire que les dehors de Montjeu sont fort embellis depuis seize ans, et que ce temps-là n’a pas fait le même effet en vous. Je n’en sais pourtant rien, mais je m’en doute. Cependant j’ai ouï dire à des

  1. Lettre 301. — 1. Le Roi rentra à Saint-Germain le 1er août ; mais la paix n’était point faite.
  2. 2. Dans la copie autographe de Bussy on a biffé les quatre derniers mots de cette phrase. Une autre main a écrit au-dessus, dans l’interligne : « M. de Turenne. » Voyez plus haut, p. 49, note 6.
  3. 3. Le 11 novembre.