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1672


de Poitou pour M. de Laurière[1] son beau-frère. Le Roi lui accorda. Un peu après le jeune Matha[2] la demanda, et dit au Roi qu’il y avoit très-longtemps que cette charge étoit dans leur maison. Le Roi écrivit à M. de Montausier,

    Montrésor (l’auteur des Mémoires, mort en 1663). Voyez la lettre 280, p. 87 et note 4.

  1. 3. Philibert-Hélie de Pompadour, marquis de Laurière, qui avait épousé en 1645 Catherine de Sainte-Maure, sœur du duc de Montausier, et veuve d’Antoine de Lenoncourt, marquis de Blainville. Dans l’édition de Rouen (1726), il y a ici et un peu plus bas Rosières, et dans celle de la Haye Rossière, au lieu de Laurière. — La Gazette annonce à la date du 26 mai que le marquis de Laurière a été pourvu de la charge de sénéchal de Périgord, et que toute la province en a témoigné beaucoup de satisfaction.
  2. 4. André de Bourdeille, sénéchal de Périgord, etc., frère aîné de Brantôme, épousa Jacquette de Montberon, comtesse de Matha (ou Mastas, en Saintonge) et marquise d’Archiac, dont il eut deux fils, Henri et Claude. Les enfants d’Henri furent Montrésor, et le vieux Bourdeille, avec qui finit cette branche. — Charles, comte de Matha, le Matha des Mémoires de Gramont, était le quatrième et dernier fils de Claude, et par conséquent petit-neveu de Brantôme ; il fut fait en 1640 capitaine d’une compagnie aux gardes, à la tête de laquelle, dit Monglas (tome XLIX, p. 290), ses trois autres frères étaient morts pour le service du Roi. Sur sa conduite pendant la Fronde, et son libertinage, voyez les Mémoires de Retz, tome II, p. 124, et à l’appendice, p. 365, 366 ; une note de M. Chéruel, au tome II des Mémoires de Mademoiselle, p. 514 ; et M. Paulin Paris, tomes V, p. 303, et VI, p. 78, de Tallemant des Réaux. Pendant les années d’exil de Mademoiselle, Matha fut fort assidu à sa cour ; il était à Saint-Fargeau quand Mme de Sévigné y vint (en 1655 : voyez tome I, p. 397). « Rentré en grâce, dit M. Chéruel, il obtint à la cour une réputation d’esprit qu’attestent les Souvenirs de Mme de Caylus (tome LXVI, p. 368) … Enfin Mme de Maintenon… nous apprend qu’il mourut en 1674. » Mme de Sévigné parle sans doute ici d’un de ses fils, probablement de l’aîné, qui dut reprendre le titre de comte de Bourdeille, car il était porté au siècle dernier par le chef de la famille. C’est peut-être aussi un fils, et le même fils, de Matha, que Moréri nomme Claude, marquis de Bourdeille d’Archiac, comte de Matha, et à qui fut mariée l’avant-dernière des filles de Colbert du Terron, morte en mai 1675.