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écrire. Mais non, j’aime mieux recevoir quelqu’une de vos lettres à Grignan, que d’en manquer ici.

Voilà les nouvelles de M. de Pompone[1] : voilà déjà un nom de connoissance qui afflige[2]. Dieu nous fasse la grâce de n’en voir point d’autres ! M. de la Rochefoucauld ne sait encore rien : il sera sensiblement touché ; car il est patriarche, et connoît quasi aussi bien que moi la tendresse maternelle ; il me pria fort hier de vous faire mille amitiés pour lui. Mme de la Fayette me pria fort aussi de vous dire l’état où elle est, afin que vous ne soyez point surprise de ne point voir de ses lettres : la fièvre tierce l’a reprise. Elle vous prie de croire que ce n’est ni un prêtre ni un conseiller qui cause l’ennui de la Marans : c’est un des mieux chaussés, dont nous ne savons pas le nom ni la devise, ni les couleurs, mais que nous jugeons bien qui est à la guerre, à voir les sombres horreurs dont elle est accablée[3]. Si elle aimoit un conseiller, elle seroit gaillarde.

Dans ma lettre qui a été perdue, je crois que je répondois à quelque chagrin que vous aviez d’une méchanceté qu’on vous avoit faite : je vous mandois que si peut-être vous en aviez dit davantage, on auroit bien pu deviner d’où cette malice pouvoit venir[4]. J’ai appris quelque chose depuis de ce qui vous fâchoit : il y a des gens fort alertes pour s’éclaircir des soupçons qu’ils ont sur certaines gens. J’ai fait tous vos compliments à Langlade ; il vous y répondra. Nous sommes en peine aussi pour un premier président[5], que nous croyons que Monsieur de

  1. 3. Voyez la lettre 279, p. 84.
  2. 4. Pour éviter la répétition, Perrin, dans sa seconde édition, a remplacé ces mots par : « Il est déjà question d’un nom, etc. »
  3. 5. Voyez la note 1 de la lettre précédente.
  4. 6. Voyez la lettre 274, p. 64, 65.
  5. 7. Du parlement d’Aix.