Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 2.djvu/513

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 507 —

1672


gens que je trouve toujours qu’il faut aimer et instruire. Tout le monde fut de son avis.

Je parlerai de l’Adone[1] au bonhomme Chapelain, en le comblant d’honneur par votre souvenir. Je fais toujours vos compliments ; on vous les rend avec mille tendresses. Ma tante est toujours bien mal. Votre pauvre frère m’écrit souvent, et moi à lui : je suis au désespoir de la guerre, à cause des périls qu’il essuiera des premiers. La vie est cruellement mêlée d’absinthe. Ma chère enfant, je suis toute à vous.

d’emmanuel de coulanges.

Je ne vous dis rien, mais je n’en pense pas moins. Nous serons à Pâques à Lyon. Nous y allons, Mme de Coulanges et moi, pour le mariage de Mlle du Gué[2], qui, sans aller chercher plus loin, épouse M. de Bagnols, que vous connoissez, son cousin issu de germain. Pour la naissance, ils n’ont rien à se reprocher ; et pour le bien, Bagnols a vingt-cinq bonnes mille livres de rente par devers lui. N’est-ce pas là une très-bonne affaire ? J’espère que nous ferons les honneurs de Lyon à Madame votre mère, quand elle y passera. Adieu, Madame la Comtesse, je vous aime toujours avec la même passion. M. d’Adhémar m’a dit qu’il avoit apporté le portrait de M. de Grignan ; mais je ne l’ai point encore vu.


  1. 8. Poëme tout plein de concetti que le cavalier Marino composa en France, et qui parut en 1623, avec une dédicace à Marie de Médicis, suivie d’une « Lettre ou discours de M. Chapelain à M. Favereau, conseiller du Roi en sa cour des aides, portant son opinion sur le poëme d’Adonis du chevalier Marino. » Ménage trouvait lui-même que cette sorte de préface de Chapelain était plus gauloise que française. Voyez la lettre du 24 février suivant.
  2. 9. Sœur de Mme de Coulanges. Voyez la note 3 de la lettre 114.