1671
parce que Monsieur d’Uzès est un peu malade. Je voulois lui dire les dispositions où l’on est ici touchant la Provence et les Provençaux : on ne peut écrire tout ce que nous avons dit. Nous tâchons de ne pas laisser ignorer de quelle manière vous vous appliquez à servir le Roi dans la place où vous êtes ; je voudrois bien vous pouvoir servir dans celle où je suis. Donnez-m’en les moyens, ou pour mieux dire, souhaitez que j’aie autant de pouvoir que de bonne volonté. Adieu, Monsieur le Comte.
Je reviens à vous, Madame la Comtesse, pour vous dire que j’ai envoyé querir Pecquet pour discourir de la petite vérole de ce petit enfant : il en est épouvanté ; mais il admire sa force d’avoir pu chasser ce venin, et croit qu’il vivra cent ans après avoir si bien commencé.
Enfin j’ai parlé quinze ou seize heures à M. de Coulanges ! Je ne crois pas qu’on puisse parler à d’autres qu’à lui :
Çà, courage ! mon cœur, point de foiblesse humaine[1] ;
et en me fortifiant ainsi, j’ai passé par-dessus mes premières foiblesses. Mais Catau[2] m’a mise encore une fois en déroute ; elle entra, il me sembla qu’elle me de-
- ↑ 13. Orgon, dans le Tartuffe (acte IV, scène iii), se fortifiant lui-même contre les supplications de Marianne, s’écrie :
Allons, ferme, mon cœur ! point de foiblesse humaine.
- ↑ 14. Femme de chambre de Mme de Grignan, dont il a été parlé
mois de mai 1681 ; la cérémonie de son sacre eut lieu le 21 décembre 1681 dans la collégiale de Grignan, où avait été sacré de même, cinquante-deux ans auparavant, l’archevêque d’Arles, son oncle. Il mourut, le dernier des Grignan, à soixante-dix-huit ans, le 1er mars 1722. Voyez la Notice, p. 105,176,313. — Il se préparait, à la date de cette lettre, à soutenir son acte en Sorbonne : voyez la lettre du 30 mars 1672.