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1671

Monsieur le duc d’Anjou : si je demeure aux états, cela m’embarrassera. Notre abbé ne peut quitter la chapelle ; ce sera notre plus forte raison ; car, pour le bruit et le tracas de Vitré, il me sera bien moins agréable que mes bois, ma tranquillité et mes lectures. Quand je quitte Paris et mes amies, ce n’est pas pour paroître aux états : mon pauvre mérite, tout médiocre qu’il est, n’est pas encore réduit à se sauver en province, comme les mauvais comédiens. Ma bonne, je vous embrasse avec une tendresse infinie ; la tendresse que j’ai pour vous occupe mon âme tout entière ; elle va loin et embrasse bien des choses quand elle est au point de la perfection. Je souhaite votre santé plus que la mienne ; conservez-vous ; ne tombez point. Assurez M. de Grignan de mon amitié, et recevez les protestations de notre abbé.


187. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À COULANGES.

Aux Rochers, 22e juillet 1671.

Ce mot sur la semaine est par-dessus le marché de vous écrire seulement tous les quinze jours, et pour vous donner avis, mon cher cousin, que vous aurez bientôt l’honneur de voir Picard[1] ; et comme il est frère du laquais de Mme de Coulanges, je suis bien aise de vous rendre compte de mon procédé. Vous savez que Mme la duchesse de Chaulnes est à Vitré ; elle y attend le duc, son mari, dans dix ou douze jours, avec les états de Bretagne : vous croyez que j’extravague ; elle attend donc son mari

    la lettre du 15 août 1677 (le pauvre homme !), et à Mme de Grignan dans celle du 12 juin 1680 (la pauvre femme !), voyez la Notice historique de l’édition de 1818 (tome I, p. 120 et suivante).

  1. Lettre 187. — 1. Voyez la lettre précédente, p. 289.