RAV] DE MADAME DE SÉVIGNÉ. ag5
Je vous demande pardon, mon cousin, je ne suis pas si traitable sur son absence (de Urne de Grignan) que sur la vôtre. Sa Provence me désole, et ma rate se mêle dans toutes nos séparations. (B. V, 16a.)
Je vous recommande la rate de ma mère; vous êtes pour ses vapeurs le meilleur pendillon du monde. (Mme de Grignan, IV, 54o.)
Voyez ci-dessus, p. 192, Pendillom.
La seule espérance de ce neveu de Brancas épanouira sa rate (de Ch. de Sivigné). (VII, 79.)
La Puisieux s’en est épanoui la rate. (Gr. II, 108.) Cela se présenta follement à la rate de votre pauvre frère. (VII, iro.)
C’est-à-dire, cela lui parut une folie très-risible.- On croyait, d’une part, que « l’usage de la rate était « d’attirer l’humeur mélancolique; » on disait: « les fumées, les vapeurs de la rate; » d’autre part, on considérait la rate comme « l’organe du rire. Voyez le Dictionnaire de Furetière (1690) et la première édition de celui de l’Académie (1694)*
RAVAGE, au figuré
La furie de votre sang, qui vous a fait si souvent du ravage, m’empêche de rire, quand il se jette ainsi dans votre gorge. (VII, 3oo.) Il est impossible. que votre sang ne se mette en colère et ne fasse des ravages cruels. (IX, 4^7-)
RAVAUDAGE, longs et futiles propos
Voilà un billet de l’abbé Arnauld. La première page est un ravaudage de rien pour choisir un jour, afin de dîner chez M. d’Harouys. (Gr. III, 84, 85.)
RAVAUDER.
1° Tracasser, s’occuper à ranger, à chercher
La princesse et moi, nous ravaudions l’autre jour dans des paperasses de feu Mme de la Trémouille. (IV, 157.)
a0 Actif et neutre, tenir des propos futiles ou inopportuns, ressasser un sujet
Le bel abbé vous contera encore comme on a encore soupçonné nos pauvres frères (de Port-Royal) de vouloir ravauder quelque chose à Rome sur le relâchement. (Gr. V, 182.)
Je suis tentée de ravauder sur cette expression. (V, ia8.)