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204 LEXIQUE DE LA LANGUE [PER

PERTE.

Je ne pouvois faire dans l’amitié une plus grande perte (que celle de Mme de Lavardin)\ je la sens très-vivèment. (X, i5.) Si vous conservez un peu d’amitié pour moi, je vous assure que ce n’est pas en pure perte. (VII, 37.)

Il y a de certaines philosophies qui sont en pure perte, et dont personne ne nous sait gré. (V, a3g.)

PESANT, TE.

i° Lourd (au figuré)

Il n’y a personne qui ne connoisse quelque douleur d’estomac; celle que vous sentez est plus piquante et plus pesante. (1726, VI, ao6.)

20 Onéreux

Je comprends fort bien. la dépense de votre voyage; je l’avois dit à notre abbé comme une chose pesante pour vous. (III, 77.) Nous trouvions aussi que M. du Plessis. va être un peu pesant sur vos coffres, et inutile au marquis. (VIII, 246.)

3" Importun, fâcheux

Il me sourient encore comme il faut vivre pour, n’être pas pesante. (Autogr. II, a5i.)

Je vous ai vue autant que je l’ai pu. mais je ne crois point vous avoir été pesante. (III, 47a.)

Votre commerce est ma consolation, sans mélange d’aucune peine; et le mien est pesant, non pas pour votre cœur, mais pour votre santé. VIII, a85.) • *•

PESANTEUR, au figuré

Mon cher oncle avoit quatre-vingts ans; il étoit accablé de la pesanteur de cet âge. (B. VIII, 89.)

Je sais la pesanteur de votre absence, et je comprends ce qu’il (le comte de Grignan) souffrira. (V, 100.)

C’est une chose plaisante à observer que le plaisir qu’on prend à parler, quoique de loin, à une personne que l’on aime, et l’étrange pesanteur qu’on trouve à écrire aux autres. (Gr. II, 10g, 110.) PESER.

1 Être à charge, se rendre onéreux

C’est (l’évéque de Mennes) un homme admirable il ne pèse rien, ni ses gens aussi. (Gr. VI, 317.)