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5i4 NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

longtemps, de le faire ajuster comme vous avez fait. Jouissez donc, ma chère bonne, de votre dépense, sans en faireunepltisgrande, qui seroitsuperflue et contre les bonnes inteuf s que nous professons1. » Dans d’autres passages l’éditeur ne présente qu’un extrait de la lettre originale, de même que, dansl’édition de 17S4, il s’étoit plusieurs fois contenté d’analyser celle de 1734.

Ainsi, dans la lettre du 15 novembre 1684, on lit, suivant l’édition de 1784 « J’ai reçu une lettre du maréchal d’Estrades, qui me conte si bonnement et si naïvement toutes les questions que vous lui avez faites sur mon sujet, et je vois si bien tout l’intérêt que votre amitié vous fait prendre à la vie que je fais ici, que je n’ai pu lire sans pleurer la lettre de ce bon homme. Je vous en demande pardon, cela est passé; maisje n’étois point en garde contre ce récit tout naïf. Voilà, ma chère enfant, une relation toute naturelle de ce qui m’est arrivé de plus considérable depuis que je vous ai écrit; mais le moyen de vous cacher ce trait d’amitié si tendre, si sensible, si naturel et si vrai, puisque aussi bien, ma fille, il me semble que vous êtes assez comme moi, etc. »

Et dans la lettre originale on lit « J’ai envie, ma chère bonne, de commencer à vous répondre par la lettre que m’a écrite le maréchal d’Estrades; il me conte si bonnement et si naïvement toutes les questions que vous lui avez faites sur mon sujet, et je vois si bien tout l’intérêt que votre amitié vôu§ fait prendre à la vie que je fais ici, que je n’ai pu lire sans pleurer lalettrede ce bon homme mais, ma chère bonne, quand je suis venue à l’endroit où vous avez pleuré vous-même, en apprenant le sensible souvenir que j’ai toujours de votre aimable personne et de notre séparation, j’ai redoublé mes soupirs et mes sanglots. Ma chère bonne, je vous en demande pardon, cela est passé mais je n’étois point en garde contre ce récit tout naïf, que m’a fait ce bon homme il m’a prise au dépourvu, et je n’ai pas eu le loisir de me préparer. Voilà, ma chère enfant, une relation toute naturelle de ce qui m’est arrivé de plus considérable depuis que je vous ai écrit; mais il s’est passé dans mon cœur un trait d’amitié si tendre et si sensible, si naturel, si vrai et si vif, que je n’ai pu vous lé cacher; aussi bien, ma bonne, il me semble, etc. »

On doit sans doute beaucoup de reconnoissance M. le chevalier de Perrin dusoin avec lequel il a mis en ordre les lettres de Mme de t. Nous avons pu collationner soi- l’autographe la lettre du i3 juin i685, dont M. Monmerqué donne ici un extrait, où il s’écarte aussi j?lus d’une fols de l’original.- Voyez au tome VII, p. 3gg, les différences que présente notre texte avec celai de cette citation.