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NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE. 5t3

MfllE DE SÉVIGSK. XI 33*

que j’en sui* bien parfaitement persuadée, et que vous me fâchez quand, même en badinant, vous dites que je devrois avoir une fille eommeMIle d’Alerac (l’une des demoiselles de et que vous êtes imparfaite Cette Merac est aimable de me regretter comme elle fait; mais ne me souhaitez jamais rien que vous vous êtes pour moi toutes choses, et jamais on n’a été aimée si parfaitement d’unefille bien-aimée que je le suis de vous. Ah quels trésors infinis m’avezvous quelquefois cachés Je vous assure pourtant, ma chère bonne que je n’ai jamais douté du fond; mais vous me comblez présentement de toutes ces richesses, et je n’en suis digne que par la trèsparfaite tendresse que j’ai pour vous, qui passe au delà de tout ce que je pourrois vous en dire. Vous me paroissez assez mal contente de votre voyage (de rersaïlUs), etc. »

Dans la lettre originale écrite des Soc/ter*, le 17 juin i685, on lit ce passage, qui méritoit d’être conservé « Parlons de Livry vous couchez dans votre chambre ordinaire; M. de Grignan dans la mienne; celle du bien Bon est pour les sur venants; Mlle d’Aleracaudessus le chevalier dans la grande blanche, et le marquis au pavillon. JN est-il pas vrai, ma bonne? je vais donc dans tous ces lieux embrasser tous les habitants, et les assurer que s’ils sesouviennentde moi, je leur rends bien ce souvenir, avec une sincère et véritable amitié Je souhaite que vous y retrouviez tout ce que vous y cherchez mais je vous défends de parler encore de votre jeunesse. etc. » Et on lit seulement dans l’édition de i754 « Je vous défends de parler de votre jeunesse comme d’une chose perdue. »

On ne citera plus que le fragment suivant, tiré de la lettre originale du 18 {Use, du ï3) juin i685, que M. de Perrin retranché parce qu il est relatif aux dépenses excessives de M. et de Mme de Grignan.

« Pour votre chambre, ma bonne, je comprends qu’elle est fort bien avec tout ce que vous me mandez. Si la sagesse ne faisoit point fermer les yeuxsilr tout ce qui convient àla magnificence desaûtres et à la qualité,.on ne se laisseroit pas tomber en pauvreté. Je sais le plaisir d’orner une chambre; j’y aurois succombé sans le scrupule que je me suis toujours fait d’avoir des choses qui ne sont pas nécessaires quand on n’a pas le nécessaire f ai préféré de payer mes dettes, et je crois que la conscience oblige non-seulement à cette préférence, mais à la justice de n’en plus faire de nouvelles. Ainsi je blâme maternellement et en bonne amitié l’envie qu’a M. de Grignan de vous donner un autre miroir contentez-vous, ma chère bonne de celui que vous avez il convient à votre chambre, qui est encore bien imparfaite; il est à vous par bien des titres, et tout mon regret est de ne vous avoir donné que la glace; j’aurais été bien aise, il y a

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