Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/563

Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE. 477

gence des endroits qui avoient besoin d éclaircissement. Ce n’est pas que je croie n’avoir rien laissé à désirer là-dessus; car outre plusieurs traits, dont la clef ne se pouvoit trouver que dans les réponses de Mme de Grignan1, j’avouerai qu’il y en a d’autres à l’explication desquels j’ai renoncé, lorsqu’il m’a paru que pour les bien entendre il falloit avoir vécu dans la société de Mme de Sévigné; mais à l’égard des choses ou des faits qui étoient de nature à s’expliquer les uns par les autres, j’ai eu soin, autant qu’il m’a été possible, de renvoyer aux différentes pages où il en est fait mention. Il me reste encore un mot à dire au sujet de la révision exacte que j’ai faite des lettres anciennes sur les originaux elle étoit d’autant plus nécessaire, qu’elle m’a mis en état de restituer non-seulement bien des endroits qui avoient été supprimés, et d’en supprimer d’autres que j’ai jugés moins dignes de l’impression, mais aussi de corriger des fautes même essentielles, qui s’étoient glissées jusque dans l’édition de Paris en six volumes, et que les différentes réimpressions avoient encore multipliées au point que le texte en étoit souvent défiguré. Qu’il me soit donc permis d’assurer que cette seconde édition augmentée pourra se faire estimer encore du côté même de la correction. Je ne serois pas surpris néanmoins qu’elle déplût autant que la précédente à l’auteur de certain dictionnaire2, qui semble n’y avoir compris les lettres de Mme de Sévigné qu’afin de les envelopper dans le discrédit où il s’est flatté de faire tomber un si grand nombre de nos meilleurs livres de morale et de piété. Mais que peuvent les efforts d’un tel adversaire? il est à peu près aussi avancé que le seroit quiconque auroit entrepris de prouver sérieusement que la lumière est moins desirable que les ténèbres.

PRÉFACE DE 1734 3.

LES lettres d’une mère à sa fille, quelque parfaites qu’elles soient, 1. On est persuadé que les lettres de la fille à la mère n’existent plus; et qu’en 1734, c’est-à-dire lorsque les quatre premiers tomes des lettres de Mme de Sévigné parurent, celles de Mme de Grignan furent sacrifiées à nn scrupule de dévotion. (Note de Perrîn.)

2. Voyez le Dictionnaire des livres jansénistes, p. 5njr tome II. (Hôte du mime.)

3. Nous donnons ici cette préface d’après la rédaction que Perrin en imprima en 1704 mais il y a entre le texte original-et la réimpression des différences nombreuses et considérables nous n’ayons point relevé en note celles qui ne sont que de style.