Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/355

Cette page n’a pas encore été corrigée

269

i?36

d’effroi, ai mal reçu la pièce de M. Voltaire annon-

f- l,. 17

cee comme peu chaste et peu chrétienne je ne l’ai non- 1736 seulement pas lue, mais sur-le-champ je l’ai jetée au feu; ainsi elle n’a point été vue ni envoyée selon vos intentions. Je crois que vous ne me prendrez plus pour votre correspondante en pareilles matières. Je suis à votre service pour tout le reste vous savez que je vous suis fidèlement et tendrement dévouée mais s’il y a de la foiblesse, de la petitesse à ce que j’ai fait, ne faut-il pas se pardonner quelque chose? Je ne lis plus aucune sorte de bagatelle, et je n’en ai même nulle curiosité. Pardon encore, Monsieur, pardon. Je n’ai pas commencé ni imaginé le mariage de M. d’Arcussie avec Mlle de Sabran; mais comme j’ai l’honneur d’appartenir à ceuxci1, et que j’ai fort connu Mme de Sabran, elle s’adressa à moi pour les instructions dont on est curieux en pareil cas. Je n’avois rien à dire que de bon je le dis, et tout de suite je me trouvai chargée de la confiance des uns et des autres, et de la continuation de cette besogne, qui n’a point trouvé d’obstacle s, et qui étoit si aisée que Pouponne l’auroit faite. A propos de cette Pou5. Probablement le Mondain, dont une copie fut trouvée chez l’ évoque de Luçon: voyez les lettres de Voltaire du 24 novembre et du 9 décembre 1736.

6. Michel, comte d’Arcussie, capitaine au régiment de Piémont, épousa, le 27 mars 1737, Louise de Sabran, âgée de seize ans; elle était fille d’Honoré, comte de Sabran, des comtes de Forcalquier, premier chambellan du duc d’Orléans régent, et de MadeleineLouise-Charlotte de Foix, qui avait été l’une des maîtresses de ce prince. Voyez sur celle-ci les Mémoires de Saint-Simon, tome XV, p. 292 et ag3. (Note de V édition de 1818.)

7. Le mot appartenir n’indique pas toujours une proche parenté. Nous voyons dans divers ouvrages généalogiques que Mme de Simiane était alliée à la fois aux Sabran et aux Arcussie.

8. « et la continuation. » (Édition de 1818.)

s 9. « D’obstacles, » (Édition de 1773.)