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serez tout une place d’élève, une place d’archer, un< misérable porte au parc le bon Dieu vous bénisse St veux vous aimer sans intérêt; mais pour Boismortier, j< n’entendrois nulle raillerie. Vous direz tout ce qu’il vous plaira, cette affaire dépend de vous absolument; et s vous ne la finissez pas avant votre départ, vous exposes ce pauvre garçon à tous les ennemis dont vous-même m’avez parlé. Le secret, le fin du fin de tout ceci, je k vois bien: c’est Chabert9 Ehbien! croyez-vous qu’enlu: donnant un petit viatique, il ne céderoit pas sa place i Je crois que c’est là tout ce qu’il faudroit. Au nom de Dieu, mettez ce garçon à l’abri des intrigues je vous jure que ce n’est point ici un effet de son inquiétude il ne me parle plus de rien. Si vous saviez les soins qu’il a eus de moi à Marseille et que vous m’aimiez un petit brin, je vous assure que vous mettriez tout en mouvement pour l’établir enfin solidement. Je vous dis, de la meilleure foi du monde, que je n’aurai ni paix, ni repos que cela ne soit fait.

Je viens de perdre la marquise de Grignan l0, ma bellesœur, que j’aimois tendrement. C’étoit une sainte, ignorée du monde elle m’a toujours aimée, et m’en a donné en mourant des marques très-aimables elle m’a fait présent de toute sa bibliothèque, qui est une chose parfaite, par le choix des livres et par les reliures recherchées c’étoit là tout son plaisir et son amusement. Elle a ajouté à cela le portrait de feu mon frère en bracelet avec de beaux diamants.

La pauvre Mlle Gros a été bien mortifiée de l’impossibilité qu’elle a vue dans votre lettre pour son élève; 9. Voyez ci-dessus, p. a54, la fin de la lettre du a8 août. 10. Anne-Marguerite de Saint-Amant, veuve du marquis de Grignan (voyez tome X, p. 1S9, note 8). Dans l’édition de 1773 r « Mme de Grignan, ma belle-sœur. »