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̃ Vous ferez une œuvre admirable; ce sera peut-être la fortune de qui n’en peut espérer d’ailleurs, et peut-être établirons-nous cette pauvre NanoV, qui le seroit sans doute, si la vertu, la sagesse et le mérite étoient comptés mais ce n’est pas la mode. Il arrive cependant que par des coups de hasard et de fortune quelqu’un venant à désirer de certaines places, les acquiert par faveur, et la partage avec les personnes qui l’ont obtenue. Or voyez, Monsieur, le grand bien que vous feriez 6, et quelle obligation, moi qui vous parle, je vous en aurois. Je vous demande un grand secret, je vous en conjure; niais un petit mot de réponse vous n’en faites guère aux articles de mes lettres. Je vous avois parlé du nommé Fabre6, qui vous a été recommandé par M. de Villemont et par moi, pour une place d’archer chez vous, Monsieur vous l’avez fait espérer, et puis plus rien.

Et Boismortier, le pauvre Boismortier, je n’ose plus vous en parler; je n’en pense pas moins, et vous savez ce que je pense et ce que je desire.

Après ma litanie, je vous quitte, et mon cher d’Orves me quitte aussi, dont je suis bien attristée. Je le suivrai de près, et le icr d’octobre je regagne mon Aix. Que voulez-vous que je fasse à Belombre sans vous, Monsieur ? Je jure et je promets de n’y revenir que quand vous serez à portée d’y être, et j’ajoute à mon serment un que je tiendrai encore mieux, qui est de vous être tendrement et fidèlement attachée tout le reste de mes jours.

Notre homme s’appelle Déranger de Bersac, est de 4. Mlle Gros: voyez ci-après, p. 261 et 263. Était-ce la fille <Ui poi-fe provençal? Voyez ci-dessus, p. 165, note 8.

5. « que vous ferez. » {Édition de 1773.)

0. Voyez ci-dessus, p. 347. de ii773.)

6. Voyez ci-dessus, p. 247.