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l4r« »E MADAME DE SIM1ANE A d’hÉRICOTJRT. T

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Du 8 juillet 1736.

JE crois, Monsieur, que si vous pensez à moi parfois, vous pensez bien que je pensa beaucoup à vous dans la conjoncture présente. Mon Dieu, quelle aventure! ce sont des occasions où il faudroit être ensemble et parler continuellement. On s’intéresse de toutes parts, on souffre, on craint, on ne sait où l’on en est, on ne s’arrête pas en chemin, on perce dans l’avenir, on rencontre ses amis partout, et Monsieur l’Intendant à chaque pas. Dieu soit loué! Je vous assure que cette vie est pénible à passer. Je ne sais plus où j’en suis de mon départ. J’attends, je ne sais pas quoi, ni qui mais enfin j’attends quelques jours. Je suis déroutée sur votre départ aussi il m’étoit important de vous voir dans Marseille même; je ne vois plus qu’un étang.

Cependant, Monsieur, j’ai une grâce à vous demander c’est une réitération vous me ferez réellement plaisir de me l’accorder. Mme de Vence se vante que vous ne lui refusez rien; et moi, glorieuse, je ne veux pas m’aider d’elle.

La voilà, cette grâce, dans ce petit mémoire1 que je vous prie de lire. Je ne croyois pas, la première fois que j’eus l’honneur de vous en parler, m’y intéresser autant point les humbles, » Mais le vers est altéré, et c’est à Clorinde que le poëte fait dire d’elle-même

Halte non temo, e Vumill non sdegno.

Mme de Sévigné avait fait une devise de la première moitié de ce vers, et l’avait sans douteplusd’une fois cité tout entier à sa petitefille voyez tome II, p. 4r3.

LETTRE 141. r. Ce mémoire contenait la demande d’une place d’infirmier à l’hôpital des forçats, pour le sieur Blancard. (Note de l’édition de 18 18.)