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DE CHARLES DE SÉVIGNÉ, ETC. xxvii


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l338 bis. DE LA COMTESSE DE GRIGNAN AU COMTE DE PONTCHARTRAIN.

Vous ne désapprouvâtes point l'année passée, Monsieur, la liberté que je pris de me donner l’honneur de vous écrire par le courrier qui vous porte le don de notre Provence 1 : c’est assez, ce me semble, pour me donner une nouvelle hardiesse cette année, et pour continuer à vous faire ma cour de cette manière, en attendant que je sois assez heureuse pour mêler mes empressements à tous ceux que je sais que l’on a de vous rendre ses respects. Je n’espère pas me distinguer par les miens, Monsieur, mais seulement d’être confondue dans la foule de celles

  1. dont nous avons donné le nom d’après Dangeau). Le même jour, Coetmadeuc le père écrit en faveur de son fils ; puis, le 23 mars, il retire sa demande, et avoue « qu’il lui est impossible de fournir cette grande somme à laquelle cette lieutenance a été fixée par Sa Majesté. » -- Dans une autre lettre du même jour, René-Hyacinthe marquis de Coetlogon, « lieutenant pour Sa Majesté en haute Bretagne,» renonce, lui aussi, pour la raison du trop haut prix, à la charge nouvelle. Il l’avait ambitionnée pour son neveu*, fils de Mejusseaume, fiancé à sa fille, et Pontchartrain l’avait assuré que le Roi l’ « honoreroit de son agrément. » Ce fut enfin, nous le savons, Sévigné qui eut cette lieutenance. Il la paya cent quatre-vingt mille francs; elle lui rapportait, comme nous l’avons dit d’après Dangeau (dans notre tome X, p. 420 et 421 et note 21), onze mille francs de rente payés par la Bretagne, et mille écus par le trésor royal. Sur le pied du denier quatorze les cent quatre-vingt mille francs auraient produit treize mille francs environ.
  2. Lettre 1338 bis(revue sur l'autographe. -- Voyez ci-dessus, p.XXII, le commencement de la lettre 1305 biset la note de cette lettre.
  3. * Il parait qu'à la mode de Bretagne on disait son cousin non seulement un issu de germain mais encore un propre cousin germmain plus jeune que soi ou d'une branche cadette ; car René-Hyacinthe, qui était, comme nous l’avons dit, neveu de Guy vicomte de Mejusseaume, maria en effet sa fille héritière au fils de cet oncle, et lui transmit son titre de marquis de Coetlogon