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cette ville; il faut se suffire à soi-même, et il faut être bien fort pour cela.

Reprenez bien votre belle et bonne santé, mon cher Marquis. Aimez-moi toujours, et Mme la marquise de Caumont aussi, et croyez l’un et l’autre que rien n’est si sincère que l’attachement que j’ai pour vous. Un peu de vos nouvelles de temps à autre, je vous en prie. Ce 20 septembre.

92. DE MADAME DE SIMIANE A d’hÉRICOURT,’ Du r2 octobre 1733, le pied àl’étrier1.

JE quitte Belombre, Monsieur; mais, hélas! ï J’ai beau changer de lieux, mon soin est inutile

(c’est une vieille chanson), je ne vous rencontre nulle part. Les bruits de guerre ne vous émeuvent pas je crains bien qu’un motif plus pressant ne vous retienne à Paris la santé chancelante d’un père, dont l’âge et les infirmités tiennent dans une inquiétude continuelle, nous annonce une prolongation d’absence d’autant plus affligeante pour nous, qu’elle l’est infiniment pour vous. Je demande de vos nouvelles à tous ceux qui peuvent m’en donner, hors à vous, que je n’ose interroger, vous sachant bien occupé. J’ai cependant eu l’honneur de vous écrire pour deux LETTRE ga. r. Ces mots: « le pied à l’etrier, » ne sont pas dans l’édition de 1773.

2. La guerre de la succession de Pologne entre la France et l’Autriche fut déclarée le 12 octobre i;?33, le jour même où Mme de Simiane écrivait cette lettre. L’ordonnance du Roi, datée du 10, fut publiée à Paris le 36, Le Rhin fut passé le 13. Voyez Barbier, octobre, et M. Henri Martin, tome XV, p. i83.

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