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comme celui de votre fils, il n’y a qu’à le nommer, mais j’irai pour me faire l’honneur d’être sa tante[1].


* 1347. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

À Paris, samedi 22e novembre.

Je vous ai écrit un petit billet, ma chère Madame, pour vous demander des nouvelles de votre santé et comme vous vous trouviez dans votre château. Vous ne m’avez point répondu, et je sais par la demoiselle qui demeure chez vous que vous avez eu de grands maux de tête. Cette excuse est trop bonne, et je souhaite que vous ne l’ayez plus, et qu’avec une bonté digne d’une Mme de Guitaut qui règne dans notre pays, et de l’idée que j’ai de son mérite, vous vouliez bien, par charité, vous mêler d’écouter ce que vous dira Hébert, mon receveur, et M. Boucard, mon ancien juge, sur la manière dont ledit Hébert me doit payer 1200 et plus, qu’il me doit de l’année 91, et toute l’année 92. Après cela, j’ai un amodiateur, et ce sera une autre manière de gouvernement, dont vous ne serez plus importunée. Mais l’aigreur qui a toujours été entre Boucard et Hébert, et les différentes manières qu’ils imaginoient pour sortir de cette recette, me met dans un état de mourir de faim pendant leur contestation, état assez ennuyeux dans la bonne ville où je suis. Commencez donc par décider sur un article de la lettre d’Hébert que je vous envoie, savoir si je vendrai mes grains à Noël prochain au prix qu’ils

  1. 3. Cette lettre termine le manuscrit sur lequel Bussy a copié les lettres de sa cousine et les réponses qu’il lui faisait. Voyez plus haut, p. 78, note 11. — Bussy mourut le 9 avril 1693.