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1692 vous dites, de grands préparatifs de toutes parts. J’en serai l’historien en quelque endroit ; pour un des acteurs, je ne le serai ni je ne voudrois l’être : je me porte bien, mais je ne conserverois pas cette santé, dont je fais plus de cas que de tous les autres biens, si je rentrois dans le service. Adieu, Monsieur : soyez bien persuadé que je vous aimerai toujours de tout mon cœur


* 1345. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE DE GUITAUT.

À Paris, mercredi 29e octobre ;

J’avois compté par mes doigts, et il me sembloit, Madame, que vous deviez être arrivée ; je me préparois à l’envoyer demander chez vous, lorsqu’une très-honnête personne, m’abordant dans nos Filles-Bleues[1], m’a nommé votre nom, et comme inspirée m’a dit précisément ce que je voulois savoir. Vous voilà donc dans votre beau château, avec vos jolis enfants, votre chapitre, vos chanoines, la très-bonne[2], M. Gautier, et du blé dans vos greniers, avec lequel[3]vous ne laisserez peut-être pas de crier famine ; mais pourtant ce sera votre faute si vous n’en faites de l’argent, car il se vend cher partout. Cependant, Madame, il n’y a jour que je ne vous regrette, surtout le matin à notre messe, où je me trouvois heureuse de vous

  1. Lettre 1345 (revue sur l’autographe).— 1. Voyez tome V, p. 347, note 7.
  2. 2. Voyez tome V, p. 335, la note 1 où il fallait dire que la très—bonne vivait encore au 20 juillet 1694 : voyez la lettre de cette date), et p. 539, note 5 ; mais ici et à la fin de la lettre du 22 novembre suivant, etc., la trè-bonne ne semble plus être confondue avec les enfants : peut-être était-elle une amie ou une parente de la comtesse de Guitaut.
  3. 3. L’autographe porte : « avec lesquels. »