Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


est à la tête des légitimes de la maison royale sont des marques assurées de la grandeur de ce prince et du respect qu’on a pour lui. Quand je songe que Mademoiselle de Blois pourra être reine de France, je ne trouve point d’exemple de pareille chose dans l’histoire. Je suis très-humble serviteur de M. et de Mme de Grignan et de la petite Grignan mitigée ; j’ai bien envie de la voir ; mais j’achèterois chèrement le plaisir de passer huit jours avec vous ; je ne sais pas encore si j’aurois pu tout dire. Nous vous aimons toujours chèrement, votre nièce et moi. Je m’étonne que vous ne me disiez rien de notre ami Corbinelli ; il a pu vous dire que nous avons été deux heures ensemble à mon dernier voyage de Paris.


1342. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELLI AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Trois mois après que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 12e avril 1692.

de madame de sévigné.

Je crois, mon cousin, que vous n’avez pas attendu ma réponse pour être assuré de mon approbation sur les jolis ouvrages que vous m’avez envoyés : la vôtre vous répondoit de la mienne, et ce seroit un malheur pour moi si sur ce point nous avions des avis différents. Le madrigal est fort galant, vous avez pris en volant le voyage du futur époux de cette jolie fille, et cela vous a donné une agréable pensée. Pour le bout-rimé de ma nièce, il seroit digne du gouverneur de M. le duc de Bourgogne[1]

  1. Lettre 1342. — 1. Ce gouverneur étoit le duc de Beauvilliers. — Le manuscrit donne : « de gouverneur ; » et à la ligne suivante : « tout ce qu’on en peut dire sur etc. ; » mais en a été biffé d’une autre main.