1692
Sur des gens approuvés formez-vous un mérite
Plutôt qu’aux jeunes gens faite’aux barbons visite ;
Et ne parlez jamais de Dieu qu’avec respect.
Trouvez-vous l’esprit de votre nièce en brassières[1], ma chère cousine ? Le pays, ce me semble, ne nous a pas encore trop gâtés[2], et je crois aussi que c’est un excès de votre modestie qui vous fait dire que vous et Mme de Grignan êtes revenues de Provence avec moins d’esprit que vous n’en aviez avant que d’y aller : vous avez pris toutes deux un trop bon pli pour que les provinces vous puissent faire tort.
Les deux procès de Bouville et de Manicamp étoient les deux meilleurs procès du monde ; cependant pour les mettre à bout il falloit de l’argent, du crédit et des soins, et c’est ce qu’a eu ma fîlle de Montataire.
Je croyois que vous sussiez[3]la pension du marquis de Bussy ; il y a déjà du temps, car il y a trois ans qu’il l’a, et les deux bénéfices de l’abbé.[4]. Je serois bien ingrat si je n’aimois le Roi : mes enfants ou moi jouissons de quinze mille livres de rente de ses bienfaits. Il m’eût fait plaisir et je puis dire justice de me donner autrefois des honneurs, mais je trouve aujourd’hui l’argent plus solide.
Les mariages des filles naturelles du Roi avec ce qui
- ↑ 6. Voyez tome IX, p. 50, note 5.
- ↑ 7. Dans le manuscrit, ces mots ont été corrigés d’une autre main en ceux-ci : « ne l’a pas encore trop gâtée. »
- ↑ 8. Les éditeurs ont changé sussiez en saviez. Cette partie de la lettre n’est pas dans l’édition de 1697
- ↑ 9. Ils avaient obtenu, l’un la pension, l’autre les bénéfices, en 1688. Ces deux bénéfices de l’abbé étaient une abbaye donnée à la fin de décembre 87 ou au commencement de janvier 88, et un prieuré meilleur que l’abbaye, affermé cinq cents écus, donné le 2 novembre 88. Voyez les lettres du 3 novembre et du 14 novembre 1688, tome VIII, p. 243 et note 5, et p. 260. Voyez encore les Mémoires de Bussy, tome II, p. 301 et 302 ; et sa Correspondance, tome VI, p. 121 et 182
