Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1691 manière si relevée en vous souhaitant les biens éternels, que j’ai peur qu’on ne puisse m’accuser d’avoir donné dans le sublime[1].

Où est ma nièce de Dalet ? Où est cette Marie de Rabutin ?[2] ? Je les embrasse toutes deux, et j’adresse ma lettre chez cette dernière, ne croyant rien de plus naturel.


1338. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ

Le même jour que je reçus cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Paris, ce 5e novembre 1691.

Pour répondre à votre lettre du 27e octobre, Madame, je vous dirai que pour peu que vous tardiez à venir ici, vous ne m’y trouverez plus, dont je serai bien fâché ; mais enfin, ne voulant point passer l’hiver à Paris, je ne veux pas attendre le mauvais temps à m’en retourner.

Vous me demandez le détail de ce qui s’est passé à Fontainebleau sur le sujet de ma pension : il est trop long pour vous le dire ; il faut que je vous voie pour vous l’apprendre. Tout ce que je vous dirai, c’est que mon ami Beauvilliers n’y a aucune part ; au contraire, c’était lui qui me décourageoit et qui m’obligea de me désister

    d’injustices et de violences. Mais je voudrois, Monsieur, que votre vertu ne fût pas tout à fait à un si haut point ; que vous vous pussiez accommoder en quelque sorte avec cet ennemi du genre humain, et que vous fissiez quelque paix avec lui, comme nous en faisons avec le Grand Turc, etc. » Œuvres de Voiture, édition de 1672, p. 307.

  1. 8. Bussy a écrit : « d’avoir donné le sublime. » Une autre main a ajouté dans, au-dessus de la ligne.
  2. 9 Mme de Montataire.