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1691 donner chez lui une telle nouvelle, ce qui m’a rejetée dans les larmes ; j’y retombe bien toute seule. M. de Pompone croyoit Mme de la Troche riche ; je lui ai écrit, et il m’a mandé que la duchesse du Lude l’avoit detrompé, et qu’ils avoient présenté un placet pour elle[1]. Croisilles sort d’ici, il m’est venu voir de Saint-Gratien ; je lui ai fait vos compliments ; il est fort bien. Ma petite-fille est louche comme un chien, il n’importe : Mme de Grignan l’a bien été ; c’est tout dire. Me voilà à bout de mon écriture, et toute à vous plus que jamais, s’il est possible.


1337. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Sur ce que j’écrivis à Mme de Sévigné de Fontainebleau[2], la pension que le Roi me donna le 16e octobre 1691, j’en reçus cette réponse.
À Grignan, ce 27e octobre 1691.

J’ai reçu, mon cousin, à la fin de septembre, la lettre que vous m’écriviez de Coligny au mois d’août ; notre commerce est si dégingandé, que n’espérant point de le mieux régler tant que nous serons si éloignés l’un de l’autre, je vous attends à la remise[3]c’est-à-dire à Paris et à Versailles, pour vous faire réponse. Cependant j’ai bien envie de ne me point amuser à cette exactitude, et de passer légèrement sur tout ce que vous me contez de vos états, sur vos espérances éloignées, sur votre jolie lettre à l’intendante, et passer tout d’un coup à ce qui

  1. 3. Mme de la Troche obtint du Roi une pension de deux mille francs. Voyez le Journal de Dangeau, 6 décembre 1691.
  2. Lettre 1337. — 1. Le Roi était parti pour Fontainebleau le 13 septembre, et il revint à Versailles le 23 octobre.
  3. 2. Voyez tome VI, p. 100, note 39, et tome VII, p. 45.