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c’est proprement l’associer à l’empire ; il n’y a partout que des sujets d’admiration. Si votre bon pape vouloit faire la paix, ce seroit un ouvrage bien digne de lui, et qui nous mettroit en état de louer d’un esprit plus tranquille toutes les merveilles que nous voyons. Adieu, mon cher cousin : vous savez comme je suis toute à vous. MM. de Barrillon et Jeannin[1] sont morts : nous mourrons aussi.


* 1333. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À DU PLESSIS.

À Grignan, ce 15e septembre 1691.

J’ai reçu votre dernière lettre, mon cher Monsieur. Vous n’êtes pas entré dans ma plaisanterie. Il me semble que de vous dire bien sérieusement qu’il falloit consulter la célèbre Faculté de Louvain, pour savoir si c’étoit un crime que d’aimer sa femme, vous devoit paroître une assez grande badinerie pour vous persuader que je trouvois ce sentiment aussi juste et aussi raisonnable qu’il l’est en effet. Je vous assure même que personne ne conteste ici cette vérité ; mais on soupire très-obligeamment pour vous, quand on considère les conséquences qu’elle traîne après elle. Il faut que vous conveniez qu’on n’est point portatif, quand on est attaché inséparablement à deux ou trois personnes : on ne sauroit faire des courses légères ; c’est toujours un établissement et une résidence qu’il faut faire. On a un moi trop étendu,

    cembre 1718 placé au 8 novembre dans la Correspondance de Madame, tome II, p. 26 et 27.

  1. 6. « M. Jeannin de Castille est mort à Paris depuis quelques jours. Il avoit été autrefois trésorier de l’Épargne, et avoit été officier de l’ordre ; mais il n’en avoit pas conservé le cordon, quand le Roi l’obligea de s’en défaire. » (Journal de Dangeau, 1er août 1691 ; voyez, à cette même date, une addition de Saint-Simon.)