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délicats dans notre siècle, dont aucun ne s’est dispensé jusques ici. Comme c’est cette considération qui m'a inspiré` la liberté que je prends, c’est par elle que je prétends l'excuser, et obtenir la permission de me dire, Mademoiselle,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur. - Barbin.

  • l5. -- DU COMTE DE GRIGNAN A D'AIGLUN [1] .

Le 2èe août, à Grignan.

J'AI reçu votre lettre du 15è de ce mois, mon cher Monsieur, dans laquelle je vois la continuation de vos soins obligeants pour ce qui regarde mes intérêts : vous voulez bien que je vous conjure de ne relâcher point, et de faire entendre, s’il vous plaît, à votre consul de Lesmées, que vous ayant donné parole d’entrer dans mes sentiments. il ne doit pas vous y manquer ; que jamais affaire ne m`a tant regardé que celle de M. de Maillanes[2], et quoique du côté de la cour j'aie tout ce que je voudrai, je serois pourtant bien aise de faire les choses de l'agrément de la province, et de faire voir à Sa Majesté que quand il me plaît, j`ai les consuls à ma dévotion. Vous voyez bien, mon cher Monsieur, étant de mes amis comme vous êtes, que c'est un coup d`Etat pour moi ; enfin si le consul de Lesmées veut avoir des amis, il en aura un en moi, qui ne lui manquera jamais, et un ami sûr, au lieu que les autres le sacrifîeront mille fois au moindre petit intérêt qui leur en

  1. LETTRE 15 (revue sur une copie de l'autographe). -- 1 . D’Aiglun, comme nous Pl'pprend la suscription de la lettre, était conseiller au parlement de Provence.
  2. 2. Voyez tome III, p. 271, note 3.