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chevalier de Grignan, qui vous assure de ses respects. M. de Grignan est en Provence pour quelque temps.


  • I2 -- DE MADAME DE GRIGNAN A.*[1]

A Mazargues, ce 28 mai, au coin du feu.

Vous nous aviez laissé espérer, Monsieur, que vous nous ménageriez quelques-uns de vos moments, et que Marseille partageroit avec Aix les temps qu’il vous est libre de donner à l`une ou à l'autre de ces deux belles villes : l`attente où nous étions commence à nous paroître bien longue, et nous avons lieu de craindre que l'hiver de la Pentecôte[2] ne détruise et vos projets et nos espérances.

Cependant , Monsieur, puisque vous voulez que les affaires vous poursuivent à Aix il faut bien vous aller importuner comme les autres et au heu d'égayer un peu ma sollicitation à Mazargues, me voici une triste cliente à la porte de votre cabinet, vous demandant bien au delà de justice. Je ne m`en tiens pas, Monsieur, avec vous à ce que vous ne refusez à personne : il me faut des grâces qui s’accordent rarement. Ce qui donne la confiance de vous les demander c`est que vous nous paroissez un intendant d’une espèce toute particulière, et chez qui la pitié, la charité, ont autant d'accès que la justice : nous avons un grand besoin de cette pitié , de cette charité,

  1. LETTRE I2 (revue sur l'autographe). -- 1. Cette lettre, sans doute adressée à le Bret, intendant de Provence et premier président du parlement d’Aix (tome X, p. 9, note 1), est postérieure à la nomination de Chamillart au ministère (23 novembre 1700). Sa date la plus probable est l`année I703, où la Pentecôte tombait au 27 mai.
  2. 2. Voyez la fin de la note précédente.