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vous aurois rendu les miens, Madame, s’il ne me laissoit pour garder à vue M. le chevalier de Grignan, qui est si malade, que l`on ne comprend point qu`il soit en chemin en cet état : c`est une merveille que nous ne demeurions pas à chaque hôtellerie. Il ne nous en a couté que deux jours de séjour [à] Auxerre ; mais il m'en coûte aujourd`hui, Madame, d`être privée de l'honneur de vous voir, et c’est une grande augmentation au chagrin qui m'accompagne dans tout ce voyage. J'aurois été ravie de vous renouveler l'idée d’une personne qui vous honore parfaitement de jouir un moment de votre aimable conversation, de voir votre Jolie famille et votre beau château. Plaignez-moi, je vous supplie, Madame, de perdre tant de biens, et sachez-moi quelque gré de le sentir vivement. Je suis Madame plus parfaitement que je ne puis vous le dire, votre très-humble et très-obeissante servante, La comtesse DE Grignan.

Suscription : A Madame, Madame la comtesse de Guitaut. A Espoisse.


  • 10. -- DE MADAME DE GRIGNAN A LA COMTESSE

DE SÉVIGNÉ.

A Grignan, le 22 [1]1

JE suis très-touchêe, Madame, de l'état où vous me représentez M. le comte de Sévigné ; je crains fort que

    septembre ou du commencement d’octobre 1699 : nous avons vu plus haut (p. 437) une lettre du chevalier de Grignan, datée du 26 septembre 1699, annonçant qu’il doit, tout souffrant qu’il est, partir le 28 ou le 29 pour la Provence avec M. et Mme de Grignan, et passer par la Bourgogne.

  1. LETTRE IO (revue sur l'autographe). -- 1. Cette lettre est postérieure à l'année 1695, où le comte de Toulouse remplaça le duc de