Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/557

Cette page n’a pas encore été corrigée

deçà et delà. La d`Oradour n’en est pas, dont elle est tout à fait mortifiée, car elle a entièrement l’esprit et la vocation de la petite cour orageuse des abbayes.


  • 7. -- DE COSTAR A MADAME DE SÉVIGNÉ[1]

MADAME ,

J'espère que vous n'aurez oint désagréable le petit présent que je vous fais de mon dernier Livre[2]. Mme la marquise de Lavardin m’en a comme répondu, et j`ai appris de vous que cette excellente marquise n'ét0it guère moins un habile homme qu'une honnête femme, et qu`elle avoit une certaine tête de chancelier pleine d`un sens très-exquis, et d`un jugement solide qui n’étoit pas sujet à se tromper3ref>3. Costar dit un peu plus loin dans une lettre à la présidente Amelot de Gournay, p. 823 : Elle (la marquise de Lavardin) parle de ses affaires comme un consultant .... » ; et p. 825 et 826 : Ajoutons que l’adorable marquise de Sévigny dit en toute rencontre de cette excellente personne, que c’est tout ensemble une des plus honnêtes femmes, et un des plus habiles hommes qui soient en France. Je consens, Madame, que vous donniez à cette expression hardie toute l’étendue qu’1l vous plaira, etc. >></ref>. Pour moi, Madame, je pense qu'il n`y aura point de vanité de me figurer que vous recevrez de ce livre une sorte de plaisir que ne sauroient vous donner les ouvrages de ce siècle les plus achevés : c'est qu'en le lisant soigneusement, vous aurez la joie de voir

  1. LETTRE 7. -- 1. Voyez à la p.475 des Lettres de Monsieur Costar, seconde partie , dédiée au premier président de Lamoignon, Paris, 1659. L’Achevé d’imprimer est du 1er avril. -- Nous avons donné au tome I, p. 424 et 426, deux autres lettres de Costar à Mme de Sévigné.
  2. 2. La première partie de ses Lettres, qui avait paru en 1658 (d’après le titre ; mais l’Achevé d’imprimer est du 1er mars 1657, le privilège du 20 octobre et l'enregistrenient du 26 octobre 1657).