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les grossières et que je trouve très-polies. Aujourd'hui4 j’ai demandé permission au lendemain de ma médecine d’aller voir M. de Pompone : elle me l’a permis ; il y a longtemps que je ne l'avais vu ; nous avons bien parlé de vous, et de la manière dont vous avez charmé M. du Coudray, sans qu’il lui coûte un soupir de votre absence5 ; il étoit présent. J’ai vu ensuite Mme de Vins ; 4. Dans l'édition de la Haye : «  .... que je trouve très-jolies aujourd’hui. J’ai, etc. »

5. Ce petit membre de phrase : « sans qu’il lui coûte un soupir de votre absence  » manque dans l'édition de la Haye, 6. Tout ce qui suit ne se trouve que dans l’édition de la Haye, ouùle mot « chevalier » est, en abrégé, chev., et où le nom «de la Charce » est écrit de la Charge. --- Il paraît par l’extrait du Mercure que nous transcrivons quelques lignes plus has (voyez aussi tome VIII, p ; 513, et ci-après, à la fin de la note, p. 548, la lettre du comte de Grignan) qu’il y avait trois sœurs du nom de la Charce (dont l’une était mariée). C’est sans doute de Philis qu’il est ici question : voyez sur elle tome IV, p. 124, la note 12. Voici pour compléter les renseignements donnés dans cette note, un passage du Mercure cité par les éditeurs de Dangeau, tome IV, p. 158 (au 23 août 1692), et un autre de la Gazette : «  » Le zèle qu’a fait paroître Mlle Philis de la Charsse, nouvelle convertie en Dauphiné, pour le service du Roi, ne doit pas être oublié. Elle a empêché la désertion des peuples depuis les environs de Gap jusqu’aux Baronnies. Elle s’est mise à leur tète, a fait couper les ponts, garder les passages, empêché les ennemis de pénétrer au delà de Gap. Cette amazone, ayant informé les généraux de tout ce qu’elle avoit fait en fut approuvée et complimentée et de


leur aveu elle fit armer tout ce qu’elle put de monde pour le service -—`du Roi et la sûreté de la province. Mme la marquise de la Charsse, sa mère, exhortoit les peuples de la plaine à se tenir dans le devoir pendant que sa Elle résistoit : aux ennemis dans la montagne. Mme d’Urtis, son aînée, fit d’un autre côté couper toutes les cordes des bateaux qui traversoient la Durance, afin que les ennemis ne s’en pussent emparer .... M. le marquis de la Charsse fit lui-même, il y a quelques années, ruiner la terre dont il porte le nom*, à cause que les religion-

  • Lé village de la Charce, où subsistent quelques restes du château,

est du canton de Rémusat, arrondissement de Nyons, à l’est de Grignan.