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1691 bet.[1]Que de sujets d’admirer notre Providence ! Je suis toujours à vous, mon cher Monsieur ; je vous prie de n’en jamais douter.


1331. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le lendemain du jour que j’eus reçu cette lettre (no 1324, p. 30), j’y fis cette réponse.
À Coligny[2], ce 9e août 1691.

L’absence de ses bons amis est un grand mal, Madame, surtout quand elle dure longtemps ; mais quand avec cela le commerce est diffîcile, c’est ce qui fait enra-

    qu’au duc de Beauvilliers. Voyez la Gazette du 28 juillet, le Journal de Dangeau, au 24, et les Mémoires de Saint-Simon, tome II, p. 327 et suivantes.

  1. 3. Dangeau annonce le 9 août la retraite de Fieubet aux Camaldules de Grosbois, dans la forêt de Senart, près de Paris, et Saint-Simon ajoute : « C’étoit un des hommes de France qui avoit le plus d’esprit, et le plus agréable, et le plus désiré dans toutes les meilleures compagnies de la cour ; ami particulier des gens les plus distingués, et avec cela capable, intègre et appliqué. Avec ces talents, qu’il sentoit, il ne put, quoi qu’il fît, arriver à rien de plus qu’à être conseiller d’État. Cela, et la mort de sa femme sans enfants, le détermina à la retraite, où il s’ennuya tant, que la jaunisse le prit, dont il mourut après quelques années. Mais il soutint ce grand parti avec courage et une piété non démentie. M. de Pontchartrain envoya un jour son fils le voir aux Camaldules, qui, assez peu discrètement, lui demanda ce qu’il faisoit là. « Ce que je fais, dit-il tout franchement, voulez-vous le savoir ? Je m’ennuie, mais c’est ma pénitence, et je me suis « assez bien diverti toute ma vie pour m’ennuyer présentement. » Il mourut le 10 septembre 1694 : voyez la lettre de Coulanges du 3 octobre 1694.
  2. Lettre 1331. — 1. Sur la terre de Coligny, voyez tome III, p. 444-