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  • 1513. -- DE COULANGEs A GAIGNIÈRES[1].

Ce mardi matin [17 mars[2].

JE vous suis très-obligé, Monsieur, de l'honneur de votre souvenir ; c`est une marque de la continuation de votre amitié, à laquelle je suis très-sensible ; mais je suis très-affligé de l'état où vous êtes, et je ne manquerai pas jeudi prochain d’en aller moi-même savoir des nouvelles. Je souhaite fort que vous m'en donniez de meilleures que celles que vous m'apprenez par votre billet.

Votre cabinet mérite bien l'immortalité, et pour y parvenir, vous ne pouviez mieux faire que de le joindre à celui de Sa Majesté[3] mais je souhaite fort que tant que vous vivrez, Elle vous donne largement des marques bien effectives de la reconnoissance qu'Elle en doit avoir : le présent le mérite bien. Je vous remercie par avance, Monsieur, de la grâce que vous me voulez bien faire de me dire comme tout cela s`est passé : vous ne pouvez en faire confidence à personne qui prenne plus d'intérêt que je le fais en tout ce qui vous regarde, qui vous honore et vous estime plus que je le fais aussi, ni qui soit plus sincèrement et plus tendrement que je le suis votre très-humble et très-obéissant serviteur,

COULANGES.

Je crois que vous savez bien que nous avons perdu

  1. LETTRE 1513 (revue sur l'autographe). -- 1. Voyez tome VIII, p. 153, note 1.
  2. 2. La date « 17 mars  » est d’une vieille écriture, mais non de la main de Coulanges.
  3. 3 Comme il est dit dans la note du tome VIII à laquelle nous venons de renvoyer, Gaignières fit don de ses collections à Louis XIV, quatre ans avant sa mort, arrivée en mars 1715.